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Billets : le projet de nouvelle imprimerie de la Banque de France menacé

La Banque de France décidera d’ici à mi-juillet si elle lance la construction d’une nouvelle imprimerie de billets sur le site de Vic-le-Comte, en Auvergne.

La Banque de France pourrait-elle abandonner son projet de nouvelle imprimerie fiduciaire à Vic-le-Comte, en Auvergne ? Si la décision ne sera prise que mi-juillet, c’est en tout cas ce que promet le Conseil général de la Banque de France dans un communiqué daté du 9 juin, si un accord n’est pas rapidement trouvé avec les partenaires sociaux des sites concernés.

Le projet baptisé « Refondation » vise à construire une nouvelle imprimerie sur le site de Longues à Vic-le-Comte, à côté de la papeterie de l’institution. Il prévoit également d’y déménager les activités de fabrication de billets et de logistique fiduciaire actuellement situées sur le site centenaire de Chamalières, dans la périphérie de Clermont-Ferrand. Lancé fin 2016, le projet a connu moult rebondissements et coûterait aujourd’hui 250 millions d’euros pour une ouverture de site prévue en 2026. Cependant, le Conseil général de la Banque de France avait conditionné il y a un an sa décision « à la mise en oeuvre de plans de compétitivité industrielle », rappelle le communiqué, afin de permettre la fabrication de billets « au meilleur prix ». La Banque de France, qui est le premier imprimeur public européen de billets en euros et dispose d’une forte activité à l’export, entend rester compétitive face aux autres acteurs du secteur.

Mais les discussions avec les syndicats achoppent sur la réorganisation du travail au sein de l’imprimerie. En effet, le plan de compétitivité élaboré par la direction prévoit entre autres de réorganiser les équipes afin de passer de 4 à 3 imprimeurs par machine. Un choix « qui pourrait s’avérer désastreux quant à la santé des agents », estiment la Fédération des Finances CGT et la CGT Banque de France. C’est ce qu’écrivent les syndicats dans une lettre ouverte (en pièce jointe ) envoyée le 6 juin au ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, afin qu’il soutienne le projet Refondation et son financement.

« Ultime exercice de négociation »

« Le passage de 4 à 3 imprimeurs par machine nous rapproche des standards utilisés par nos compétiteurs dans le privé, défend de son côté auprès des « Echos » Erick Lacourrège, directeur général des moyens de paiement de la Banque de France. Il nous permettra de dégager des ressources pour étendre le temps de fonctionnement de l’usine dans la semaine sans toucher ni au temps de travail, ni aux conditions salariales. »

Ce point représente presque 20 % des gains dans le plan de compétitivité, ajoute-t-il. Les syndicats estiment de leur côté que les gains de productivité liés au nouveau site seront suffisants pour ne pas avoir à toucher aux conditions de travail.

« Nous allons tenter un ultime exercice de négociation avec les partenaires sociaux pour essayer de trouver un accord d’ici à la mi-juillet au plus tard », poursuit Erick Lacourrège. Le temps est précieux car si la Banque de France tarde trop à lancer les travaux, elle risque de perdre les fournisseurs sélectionnés lors de l’attribution des marchés publics. A défaut de trouver un accord, la direction préparera « dans les mois suivants un plan de maintien sur le site actuel de la fabrication des billets », selon le communiqué.

Article Les Echos du 13 juin 2023

Article publié le 13 juin 2023.


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