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Crise : comment les agents publics pourront prêter main forte à d’autres administrations

Une plateforme de volontariat vient d’être lancée, notamment pour des missions de contact tracing ou de maintien du lien social. La ministre Amélie de Montchalin a reconnu une maladresse de sa part lorsqu’elle a suggéré que les agents des finances publiques étaient supposés avoir moins de travail hors période de collecte de l’impôt.
"Agents publics, prêtez main forte pendant la crise sanitaire". C’est le message d’accueil de la plateforme « Volontaires fonction publique » que le gouvernement Castex a lancé jeudi 17 décembre. Un dispositif de mise à disposition temporaire d’agents qui, "sur le modèle de la réserve sanitaire", permettra "de mettre en relation des services publics particulièrement exposés par l’épidémie et des agents volontaires qui souhaitent s’engager", explique le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques.

Deux offres figurent pour le moment sur la plateforme : une de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) pour des missions de "conseiller contact tracing" (le suivi des cas-contact) et une de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) pour des missions de "conseiller maintien du lien social" notamment auprès des personnes âgées.

2 jours par semaine

Seuls les fonctionnaires et les contractuels en CDI de l’Etat pourront se porter volontaires. Avec toutefois l’accord de leur hiérarchie et en signant une convention de mise à disposition. Une position statutaire qui existe déjà et que le gouvernement veut donc faire passer à l’échelle avec cette crise sanitaire.

"Chaque volontaire bénéficiera d’une formation et peut consacrer 2 jours ou plus par semaine, sur un mois renouvelable, à ces missions de volontariat", ajoute le ministère en précisant que d’autres offres pourraient être mises en ligne sur la plateforme. Les administrations ont en effet la possibilité d’y déposer des offres. Cette expérimentation pourrait même être prolongée en cas de réussite. Notamment en cas de catastrophe naturelle.

Volontariat à préserver

"C’est une initiative intéressante qui permet de mettre en valeur le savoir-faire et les compétences des agents publics", réagit notamment Nathalie Makarski de la CFE-CGC. "Cela peut permettre aux agents, par exemple, ceux dont les tâches ne sont pas télétravaillables ou qui ont leurs établissements fermés, de mettre leurs compétences à disposition d’autres services qui en ont besoin", abonde Mylène Jacquot de la CFDT Fonctions publiques en soulignant "l’exigence du volontariat". Tous les représentants du personnel insistent en effet sur le caractère volontaire de cette mise à disposition.

"Mais si la plateforme est une idée intéressante, la communication initiale a été probablement assez maladroite et a pu donner le sentiment d’un retour à un certain fonctionnaire bashing", relève Pascal Kessler de la FA-FP en référence aux propos de la ministre Amélie de Montchalin lors d’une interview donnée à LCI lundi 14 décembre.

Maladresse de la ministre sur les agents de la DGFiP

"Certains agents ont parfois un peu moins de travail en ce moment, parce que leurs missions sont ralenties ou parce qu’ils ont du temps", avait-elle ainsi affirmé à cette occasion en évoquant les agents dont les lieux de travail sont fermés mais aussi des "équipes aux activités plus cycliques". Et de citer notamment le cas des finances publiques où "les impôts se prélèvent à un moment donné". Ce qui avait fait bondir les syndicats de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), ceux-ci dénonçant des propos méprisants de la part de la ministre à l’égard des agents des finances publiques.

Au Conseil commun de la fonction publique ce vendredi 18 décembre, Amélie de Montchalin a reconnu une "maladresse" de sa part. "Nous avons pris acte des excuses présentées par la ministre, explique Mylène Jacquot de la CFDT. Elle a reconnu que l’exemple des agents de la DGFiP était mal choisi, l’incident est donc clos". Tout en soulignant que le dispositif peut donner "une belle image pour la fonction publique", Luc Farré de l’UNSA relève que "tous les agents sont déjà engagés pour leurs propres missions, difficiles et contraignantes".

Solidaires est quant à elle beaucoup plus critique à l’égard de la plateforme lancée par le gouvernement : "cette idée qui pourrait paraître anodine et pavée de bonnes intentions dans la période difficile que nous connaissons sous tend bien au contraire une politique d’attaque de la fonction publique". "Non, les agents publics n’ont pas de temps, il faut bien au contraire des effectifs pour tous les besoins qui se font jour", souligne cette organisation syndicale.

Des élèves de l’ENA déjà mobilisés au printemps
Au printemps déjà, des élèves de l’École nationale d’administration (ENA) avaient été mobilisés sur le terrain. Une soixantaine d’entre-eux étaient ainsi partis volontairement rejoindre les cellules de crise sur le terrain, souvent dans les structures auprès desquelles ils avaient déjà effectué l’un des deux stages de leur cursus scolaire.

Article Acteurs Publics du 18 décembre 2020

Article publié le 18 décembre 2020.


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