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Des agents publics toujours en mal de reconnaissance
Manque de reconnaissance, préoccupations salariales, attentes en matière de formation… Le moral des fonctionnaires n’est pas au beau fixe, selon les résultats d’un baromètre rendu public par BVA et la Casden à l’occasion de la Journée mondiale pour la fonction publique, le 23 juin.
À l’image de l’ensemble des actifs, les fonctionnaires n’ont pas le moral en cette fin d’année scolaire. Crise économique, éco-anxiété, réforme des retraites : autant dire que le contexte actuel est loin d’être favorable. Selon les résultats d’un baromètre réalisé par BVA et la Casden, la note moyenne attribuée à leur moral par les personnes interrogées en 2023 est de 6,1 sur 10 contre 6,3 l’année dernière. Bien que la moitié des agents affirme avoir un bon moral, avec des notes supérieures ou égales à 7, près d’un agent sur 5 évalue son moral avec des notes comprises entre 0 et 4. Ce qui met au jour une situation préoccupante.
Parmi les principales difficultés évoquées, figure en premier lieu le manque de moyens, puis le matériel inadapté, les difficultés financières ou encore l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Et près d’un tiers des agents répondants disent ne pas être suffisamment reconnus par la société. Ils sont aussi 27 % à ne pas se sentir valorisés.
Des perspectives professionnelles limitées
Dans le même temps, le sentiment d’utilité régresse légèrement, mais reste tout de même élevé avec 85 % des agents se sentant utiles. Ils considèrent aussi que leurs missions ne sont pas assez bien comprises par les usagers et insuffisamment valorisées auprès des citoyens.
Les deux tiers du panel interrogé ont toujours une vision négative de l’avenir. Parmi les raisons invoquées pour expliquer ce malaise, la majorité des agents cite en premier lieu la rémunération, suivie du manque de reconnaissance dans leur travail, de l’avenir compromis de la fonction publique et des conditions de travail. Plus des deux tiers des agents estiment être mal payés et 60 % d’entre eux se disent favorables à une rémunération au mérite.
Le baromètre montre également que 62 % des agents estiment que la fonction publique n’est pas suffisamment préparée pour faire face aux mutations de la société, tels que les enjeux liés à la transition écologique, à la numérisation et aux évolutions démographiques. Ils sont également nombreux à exprimer des attentes en matière de formation et d’évolution de carrière. Ainsi, 48 % souhaitent bénéficier d’une formation pour développer de nouvelles compétences et 42 % voudraient obtenir des opportunités de promotion.
Ils estiment cependant que les perspectives d’évolution au sein de la fonction publique sont limitées et que les critères de promotion ne sont pas toujours transparents. L’étude met par ailleurs en évidence une importante disparité entre les réponses fournies par l’ensemble des agents de la fonction publique et celles exprimées par les enseignants. Parmi ces derniers, 76 % estiment être mal payés, dépassant la moyenne (68 %) et 83 % expriment du pessimisme quant à leur perception de l’avenir, tandis que la moyenne se situe à 66 %. Leur frustration face au manque de ressources pour accomplir efficacement leur travail est également soulignée, avec un taux de 85 % contre une moyenne de 67 %.
Plusieurs leviers d’amélioration susceptibles de renforcer le moral et la satisfaction des agents de la fonction publique sont mis en avant. Parmi les principales attentes, on retrouve une meilleure reconnaissance de leur travail par la société, une amélioration des conditions de travail et une revalorisation salariale. Les agents publics souhaitent également une meilleure prise en compte de leur expertise et de leur expérience dans la conception des politiques publiques, ainsi qu’une plus grande transparence dans les critères de promotion et d’évolution de carrière.
Article Acteurs Publics du 26 juin 2023
Article publié le 28 juin 2023.