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Les administrations plébiscitent la semaine de 4 jours mais restent prudentes quant à sa mise en œuvre

Plébiscitée par les agents, la semaine de 4 jours suscite également l’intérêt des employeurs publics. Si les administrations sont aujourd’hui nombreuses à l’avoir testée, des réticences s’expriment néanmoins quant aux amplitudes journalières que peut entraîner le dispositif, mais aussi sur la continuité de service public ou encore sur la cohésion d’équipe, selon une étude menée par la plate-forme Profil public.

Le sujet est subitement revenu sur le devant de scène cette semaine, à l’occasion du discours de politique générale prononcé par le Premier ministre devant les députés à l’Assemblée nationale, mardi 30 janvier. Gabriel Attal a annoncé avoir demandé à ses ministres de tester la semaine de 4 jours dans leurs administrations. Une forme d’organisation du travail qu’il avait déjà expérimentée lorsqu’il était à Bercy. “Comme ministre des Comptes publics, j’avais décidé d’expérimenter dans mon administration, non pas la semaine de quatre jours, mais la semaine en quatre jours, sans réduction du temps de travail à certains endroits”, a notamment indiqué Gabriel Attal. Il y avait alors eu “peu de candidats”, a-t-il toutefois concédé.

En parallèle, une mission à été lancée cette semaine à l’Assemblée nationale qui conduira des députés à explorer les “enjeux de la semaine de 4 jours” pour évaluer les avantages et inconvénients de ce mode d’organisation du travail. Les travaux seront menés par deux rapporteurs, Paul Christophe (Horizons) et Stéphane Viry (Les Républicains). Ils présenteront leur rapport devant la commission des affaires sociales d’ici cinq à six mois.

Garantir l’équité autour de la démarche

Si, dans la fonction publique, le sujet n’est pas nouveau et que le dispositif a déjà été testé dans de nombreuses administrations ces dernières années, la semaine de 4 jours reste encore expérimentale. Dans ce contexte, la plate-forme d’emploi, Profil public a mené une étude auprès d’une centaine d’administrations des 3 versants de la fonction publique afin de mesurer leur appétence pour le dispositif mais aussi les éventuels freins et difficultés inhérents à sa mise en œuvre. “On entend beaucoup parler de ce sujet, il cache néanmoins des réalités bien différentes, explique Sigrid Berger, fondatrice de la plate-forme Profil public. Mais globalement, c’est un plébiscite : 86 % des répondants affirment vouloir mettre en place la semaine de 4 jours.”

Parmi les principaux objectifs mis en avant par les administrations autour de cette organisation, vient en première position la possibilité d’impulser plus d’équilibre entre vie professionnelle et vie personelle, puis les perspectives de renforcer l’attractivité RH de la fonction publique, d’augmenter la performance, d’améliorer le bien-être au travail, mais aussi de fidéliser les collaborateurs et de faire baisser l’absentéisme.

Concernant les réserves exprimées autour de la semaine de 4 jours, les administrations craignent que ce système ne crée des amplitudes journalières trop importantes en condensant la durée de travail hebdomadaire. Les craintes mises en avant sont liées à une éventuelle difficulté de gestion des plannings, à la continuité de l’accueil du public, mais aussi à la cohésion d’équipe, aux problématiques d’équité ou à une éventuelle incompréhension des usagers et à la perte de jours de repos. Pourtant, “91 % des collaborateurs que nous avons interrogés souhaitent bénéficier de cette semaine de 4 jours”, poursuit Sigrid Berger.

Les employeurs publics estiment également que l’expérimentation peut leur permettre d’atteindre certains objectifs RH et parmi eux, le développement de l’attractivité, une amélioration de la qualité de vie au travail des collaborateurs, pouvoir proposer une alternative en faveur du pouvoir d’achat des agents à temps partiel, mais aussi une amélioration de la qualité du service rendu en adaptant les horaires des agents aux besoins des usagers.

Développer un management par objectifs

La mise en place de la semaine de 4 jours pourrait aussi donner la possibilité de développer une culture du management par objectifs et non plus par les horaires de travail. Ceux qui l’ont testée mettent néanmoins en avant un certain nombre de difficultés rencontrées, par exemple au niveau de l’anticipation de la prise en compte des problématiques liées à la parentalité. Avec la semaine de 4 jours, les collaborateurs doivent en effet finir plus tard et trouver des solutions de garde pour les sorties d’école.

Des difficultés sont aussi remontées pour garantir une forme d’équité de la démarche dans un contexte où certains métiers ont des aménagements spécifiques de leurs temps et organisation du travail en lien avec les missions qu’ils effectuent. “Cette expérimentation permet d’ouvrir plus largment le débat avec les collaborateurs sur de nouvelles modalités de travail, souligne Sigrid Berger. En cela, elle n’en reste pas moins intéressante pour se questionner sur l’avenir du travail dans le service public.” La dirigeante de Profil public estime également que les institutions qui souhaitent sauter le pas doivent avancer avec prudence pour que la qualité de vie au travail et le lien social ne soient pas les grands perdants de cette nouvelle démarche.

Article Acteurs Publics du 1 février 2024

Article publié le 7 février 2024.


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