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Rémunération au mérite : chez les fonctionnaires, des perceptions contrastées

Alors que Gabriel Attal a confirmé l’objectif de l’exécutif de développer la rémunération au mérite dans la fonction publique, Acteurs publics a passé en revue les dernières études menées sur le sujet auprès des agents publics. Si ces derniers souhaitent une meilleure prise en compte du mérite dans leur salaire, ils ne veulent pas pour autant d’un bouleversement de leur mode de rémunération.

Gabriel Attal l’a répété lors de sa déclaration de politique générale, mardi : l’exécutif souhaite développer la rémunération au mérite dans la fonction publique. Vivement rejetée par les syndicats, cette piste n’est pas nouvelle puisqu’Emmanuel Macron comme le ministre sortant de la Fonction publique Stanislas Guerini l’ont poussée à de multiples reprises au cours des derniers mois et ont évoqué le désir des agents publics d’être davantage rémunérés au mérite.

Mais que disent précisément les chiffres et que ressort-il des enquêtes d’opinion menées auprès des agents publics ? Souhaitent-ils réellement une meilleure prise en compte du mérite dans leur rémunération ? De nouvelles données vient d’être publiées par le think tank de hauts fonctionnaires Sens du service public, qui a réalisé un sondage en ligne à travers un site ad hoc qu’il a diffusé sur ses réseaux. Au total, 622 agents publics y ont répondu, ainsi que 54 salariés du privé.

Résultat : 48 % des sondés se déclarent favorables à la rémunération au mérite, 32 % n’en veulent pas et 20 % n’ont pas d’avis sur le sujet. À noter que les deux tiers de ces sondés bénéficient déjà actuellement d’une part de rémunération au mérite.

Oui à la reconnaissance salariale du mérite

Ce n’est pas la première fois qu’une étude fait état du souhait des agents publics de voir le mérite mieux pris en compte dans leur rémunération. Dans la dernière édition du baromètre sur le moral des agents publics, mené par la Casden et l’institut BVA et publié l’été dernier, 60 % des agents se disaient ainsi favorables à cette rémunération au mérite.

Un an plus tôt, en 2022, dans le cadre des travaux de la Conférence sur les perspectives salariales, le ministère de la Fonction publique, alors piloté par Amélie de Montchalin, avait aussi commandé une enquête à l’institut Ipsos sur la perception que les agents publics avaient de leur rémunération. Une enquête qui revenait donc largement sur cette question de la rémunération au mérite.

83 % des agents sondés se disaient alors favorables à une “meilleure prise en compte” du mérite dans leur rémunération “afin de mieux gratifier les efforts fournis”. Cette proportion était peu ou prou la même dans les 3 versants de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière) ainsi que dans l’ensemble des catégories hiérarchiques (A, B et C).

Mérite collectif plutôt qu’individuel

Par ailleurs, 66 % des sondés considéraient que leur engagement personnel n’était “pas assez pris en compte” dans l’augmentation de leur rémunération. Une opinion également exprimée par 61 % des agents concernant leurs “performances”.Dans l’étude gouvernementale de 2022, le développement de l’intéressement collectif était également plébiscité par les agents publics, puisque 83% des sondés le souhaitaient.

Dans le sondage du Sens du service public, néanmoins, les avis des répondants divergent fortement sur la manière de valoriser le mérite dans les rémunérations, puisqu’une large majorité des sondés (60 %) souhaitent valoriser le mérite collectif alors que 16 % des répondants seulement souhaitent actionner le levier du mérite individuel.

Si une large majorité des agents semblent donc soutenir un développement de la rémunération au mérite, ils sont moins nombreux toutefois à vouloir un bouleversement de leur mode de rémunération, comme l’indiquait l’étude commandée en 2022 par l’exécutif auprès d’Ipsos. Pour 58 % des sondés dans cette étude, en effet, l’évolution de leur rémunération “ne doit plus être automatique” (à l’ancienneté donc) mais “doit désormais passer par une évolution individuelle”.

Article Acteurs Publics du 1 février 2024

Article publié le 7 février 2024.


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