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La conférence de financement sans la CGT, ni FO

Les deux syndicats claquent la porte de cette instance délibérative bancale, devenue pour le gouvernement un alibi pour poursuivre sa réforme.

« Mascarade. » Philippe Martinez n’a pas mâché ses mots, ce mardi, pour expliquer l’annonce du retrait de la CGT de la conférence sur l’équilibre et le financement du système de retraite. « Ce gouvernement refuse le débat en nous expliquant qu’il a raison tout seul. Je ne vois pas comment on peut continuer à discuter dans ces conditions », a-t-il estimé alors qu’il participait à la manifestation intersyndicale contre le projet gouvernemental, à Marseille. « Nous avons fait des propositions au gouvernement. Nous lui avons écrit. La réponse, ça a été samedi, le 49.3, et un courrier qui nous est adressé à tous les dirigeants des confédérations en France et qui dit “notre réforme, elle est bonne, on va continuer à vous l’expliquer et on avance sans tenir compte de ce que vous nous avez proposé”. » Prenant acte qu’ « il n’y a plus aucun dialogue entre le gouvernement et la CGT parce que ce gouvernement considère qu’il a raison tout seul »,le secrétaire général de la Confédération juge que l’heure n’est plus à se prêter à cette « masacrade ».

Une embarcation lancée dans des vents contraires
Lundi soir, Force ouvrière avait elle aussi fait le choix de quitter la conférence de financement. Pour son secrétaire général, Yves Veyrier, cette décision est doublement motivée. « En conviant les représentants syndicaux sur une base contestable de leur représentativité, ainsi que les représentants patronaux, mais aussi ceux de l’État et de la Cour des comptes, le cadre de la conférence était déjà étonnant,explique-t-il àl’Humanité. Et sur le fond, ce cadre était très contraignant car les mesures évoquant une hausse des rémunérations et des cotisations employeurs étaient dès le départ prohibées. » Après deux réunions, FO a préféré claquer la porte avant le troisième rendez-vous de la semaine prochaine. « Le bureau confédéral a pris cette décision après avoir reçu ce week-end la lettre du premier ministre dans laquelle il nous demandait de poursuivre les discussions, alors même qu’il venait de déclencher le 49.3 pour mettre fin au débat parlementaire, et dans le même cadre contraint du “il faudrait travailler plus longtemps”. Dans ces conditions, on ne pouvait pas siéger plus longtemps »,souligne Yves Veyrier, qui conclut : « Lors de la première réunion, j’avais usé de l’image d’une embarcation lancée dans des vents contraires qui ne pourrait jamais arriver à bon port, je ne m’étais pas trompé. » La conférence se retrouve donc privée de deux syndicats qui pèsent 45 % de la représentativité syndicale.

Article L’Humanité du 4 mars 2020

Article publié le 4 mars 2020.


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