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Le télétravail ne peut être imposé, mais doit reposer sur le volontariat du salarié et la situation de l’entreprise

Un collectif de représentants des syndicats patronaux et de salariés de la région Ile-de-France appelle dans une tribune au « Monde » au développement d’un télétravail équilibré et respectueux du dialogue social dans les entreprises.

Tribune. Le monde du travail est à l’aube d’une nouvelle ère. La crise sanitaire a provoqué de tels bouleversements qu’il semble désormais impossible de revenir en arrière. Elle a été, entre autres, un accélérateur du télétravail. Avant le confinement, 8 % des entreprises avaient développé le télétravail pour plus de 25 % de leurs salariés. Avec le confinement, elles étaient 84 % !

Les partenaires sociaux ont signé un nouvel accord national interprofessionnel (ANI) relatif au télétravail. C’est une étape décisive, car l’avenir du télétravail doit prioritairement se construire par le dialogue social ! La mise en œuvre réussie du télétravail ne reposera pas sur une loi rigide et uniforme. Elle se fondera sur les grands repères définis par les partenaires sociaux au niveau national, débouchant autant que possible sur des accords négociés, au niveau des branches et/ou des entreprises, qui tiennent compte des problématiques territoriales.

Pour nous, en dehors de circonstances exceptionnelles, le télétravail ne peut être imposé, mais doit au contraire reposer sur le volontariat du salarié et la situation de l’entreprise. Le maintien du lien physique avec l’entreprise comme la préservation de la santé des salariés sont, en effet, indispensables. Parce que le télétravail ne se décrète pas, il est essentiel que les salariés, les dirigeants des entreprises, petites ou grandes, ainsi que les manageurs soient pleinement formés à cette nouvelle organisation du travail.

Un télétravail choisi par le dialogue social

Quant au dialogue social, sa place doit être confirmée au sein de l’entreprise. Le télétravail « d’urgence », cinq jours sur cinq, souvent contraint et permanent, s’il permet la continuité de l’activité en période de crise, n’est pas viable dans la durée. Il peut générer des troubles musculo-squelettiques, ainsi que des risques de démotivation et de désocialisation, d’autant que plus de la moitié des salariés en télétravail sont des primotélétravailleurs !

Une enquête OpinionWay d’avril 2020 montre que 44 % des employés se sont déclarés en situation de détresse psychologique. Mais le télétravail, lorsqu’il est choisi, limité en jours, encadré et bien accompagné dans les entreprises, peut devenir l’une des normes du travail de demain.

Ces dernières années, plusieurs enquêtes ont prouvé ainsi qu’il constitue une source de bien-être, de performance accrue des salariés et un facteur d’attractivité pour les entreprises. Selon l’université Stanford (2015), le télétravail permettrait d’augmenter la productivité des salariés de 13 % ! C’est donc à nous, collectivement et en lien avec les employeurs et les représentants du personnel, de fixer le bon curseur !

Les atouts de l’Ile-de-France

A l’échelle de la région Île-de-France, nous nous mobilisons pour maintenir l’équilibre socio-économique. En tant que partenaires sociaux responsables, nous travaillons ensemble depuis plusieurs mois à la mise en œuvre d’un télétravail équilibré, souple et source de bien-être dans l’entreprise, favorisant la créativité, l’efficacité, l’épanouissement professionnel et la performance.

La région Île-de-France, premier bassin d’emploi européen, présente des caractéristiques propres qui appellent à repenser notre écosystème local. Ainsi, pour parer à la problématique des mobilités, de l’engorgement des transports, au risque d’isolement lié au télétravail et aux conditions de logement, la solution des espaces de coworking est prometteuse.

Elle permet de concilier la réduction du temps de transport, de bonnes conditions matérielles de travail, la préservation du lien social avec d’autres salariés, l’élargissement des bassins d’emploi, le développement de l’économie résidentielle et la revitalisation des territoires de grande couronne en souffrance.

Pour préparer la révolution de demain

Pour les jours de présentiel, il est dans l’intérêt de tous de promouvoir la négociation d’horaires de travail plus souples et flexibles, donnant davantage d’autonomie aux salariés tout en garantissant des objectifs de résultats. La création du « chèque numérique » par la région Ile-de-France doit toucher toutes les TPE-PME, quelle que soit leur activité, pour développer l’entreprise 4.0.

Nous basculons dans un monde nouveau. Il y a désormais urgence à agir ensemble, région et partenaires sociaux, pour préparer la révolution de demain ! Nos entreprises et nos emplois en dépendent.

Les signataires de cette tribune : Patrick Aracil, secrétaire général de l’union régionale UNSA Île-de-France ; Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris-Ile-de-France ; Bernard Hayat, président de l’union régionale CFTC Ile-de-France ; Béatrice de Lavalette, vice-présidente de la région Ile-de-France chargée du dialogue social ; Diego Melchior, secrétaire général de l’union régionale CFDT Ile-de-France ; Dominique Métayer, président de l’U2P Ile-de-France ; Daniel Weizmann, président du Medef Ile-de-France.

Article Le Monde du 23 janvier 2021

Article publié le 26 janvier 2021.


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