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Les retraites des femmes 40 % plus faibles

La Cour des comptes estime que la réforme n’a pas apporté de solutions « substantielles » pour réduire ces différences.

Les pensions de retraite des femmes sont 40 % plus basses que celles des hommes. Avec les pensions de réversion qui, au décès de l’un des deux conjoints, sont versées au survivant (généralement la femme), l’écart se resserre à 28 %. Comptez ainsi en moyenne 1 401 € versés à madame, une fois la retraite arrivée, contre 1 955 € pour monsieur.

La raison ? Elle est essentiellement liée au marché du travail, comme l’explique le rapport de la Cour des comptes sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, publié ce mercredi, qui aborde les différences de retraite entre les sexes.

Gagnantes sur les droits liés aux enfants

C’est connu : les femmes sont plus nombreuses à opter pour le temps partiel durant leur carrière (28 % contre 8,3 % en 2021), elles s’arrêtent plus pour s’occuper des enfants et sont souvent moins payées… En fin de carrière, le montant de la pension en prend donc un coup, malgré les droits liés aux enfants ou les dispositifs de réversion, qui leur bénéficient davantage.

Mais cela reste insuffisant, taclent les sages. Selon eux, la récente réforme des retraites n’a pas assez rectifié le tir et il faudra aller encore plus loin sans dépenser plus.

« La loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2023 portant réforme des retraites n’ayant pas apporté de modifications substantielles aux droits familiaux de retraite, peut-on lire dans le rapport, la Cour exprime à nouveau l’orientation suivante afin qu’elle soit prise en compte dans le cadre des évolutions futures du système de retraite : compenser à coût constant et de manière plus ajustée (moins en attribution de trimestres, plus en majoration de pension) l’incidence sur les droits à retraite des pertes de trimestres et de salaire liées aux interruptions de carrière pour l’éducation des jeunes enfants, notamment pour les pensions les plus faibles, tout en préservant des droits spécifiques à partir de trois enfants. »

Un mode de calcul défavorable

Et si les sages montent au créneau, c’est parce qu’ils estiment que le mode de calcul de la retraite est en lui-même défavorable aux femmes. « Plusieurs règles générales pénalisent en pratique les femmes », indique ainsi le texte. Par exemple, le calcul du salaire de référence au régime général se fait sur les 25 meilleurs salaires annuels et permet d’exclure les salaires les plus bas… sous réserve d’avoir une durée de carrière supérieure à vingt-cinq ans.

Cette condition est plus souvent satisfaite par les hommes car les femmes ont davantage des carrières hachées et des salaires plus faibles. Il en va de même pour les dispositifs de départ anticipé à la retraite (à l’exception de ceux pour motif familial) qui, là encore, bénéficient davantage aux hommes. Pour les départs anticipés pour carrière longue, seules 5 % des femmes en ont bénéficié contre 18 % des hommes parmi les retraités nés en 1950.

« Pour favoriser leur accès au dispositif, la loi du 20 janvier 2014 a ajouté tous les trimestres de maternité parmi les trimestres cotisés, mais les majorations de durée d’assurance pour enfant, qui sont attribuées même sans cessation ou réduction de l’activité professionnelle, ne sont pas retenues », pointe le rapport.
Selon les sages, la raison principale à cette différence est liée au marché du travail : les femmes optent plus pour le temps partiel ou encore s’arrêtent plus souvent pour s’occuper des enfants.

Article Aujourd’hui en France du 25 mai 2023

Article publié le 26 mai 2023.


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