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Mieux vaut faire ses comptes avant de cumuler emploi et retraite

Continuer à exercer une activité professionnelle lorsqu’on est retraité, c’est possible, y compris chez son ancien employeur. Mais, avant de se remettre au boulot, il est bon de se poser certaines questions pour savoir si ce retour est réellement gagnant.

Vous vous ennuyez chez vous, ou votre pension est trop faible et vous souhaiteriez ajouter un peu de beurre dans les épinards ? En étant retraité, vous pouvez reprendre une activité professionnelle : c’est le cumul emploi-retraite. En 2018, une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) estimait à 482 000 le nombre de personnes qui cumulent emploi et retraite, soit 3,4 % des retraités de 55 ans et plus habitant en France. Le cumul emploi-retraite concerne majoritairement des hommes (58 %) ; sans surprise, sa fréquence diminue avec l’âge : 25 % des 55-59 ans retraités cumulent un emploi avec leur retraite, quand cette proportion n’est que de 4,6 % chez les 65-69 ans et de 1,3 % chez les 70 ans et plus. Ce dispositif concerne aussi davantage les non-salariés : en 2018, les retraités de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse n’étaient que 3 % à cumuler emploi et retraites, contre 11 % parmi les professions libérales.

La loi entrée en vigueur le 1er janvier 2015, a changé les règles du cumul emploi-retraite. En effet, à partir de cette date, pour pouvoir travailler tout en touchant sa retraite, il faut avoir liquidé l’ensemble de ses retraites (salariée, non salariée, fonction publique…), de base comme complémentaire. Malgré le versement de cotisations, la nouvelle activité professionnelle n’ouvre plus aucun droit à la retraite (points, trimestres…). Les personnes qui touchent une pension militaire sont une exception à cette règle. Elle ne s’applique pas non plus si une retraite a été liquidée avant 2015. Entre 62 et 64 ans, pour des personnes qui ont atteint l’âge légal, il est donc souvent plus intéressant de continuer à travailler sans liquider sa retraite, afin de bénéficier d’une surcote, donc d’une pension plus avantageuse.

Carton plein pour les taux pleins

Le cumul emploi-retraite peut être soit intégral soit partiel. Si vous avez atteint l’âge légal de départ à la retraite et que vous pouvez bénéficier d’une retraite à taux plein (vous avez tous vos trimestres ou vous avez atteint 67 ans), il n’existe aucun plafonnement aux revenus tirés de votre activité professionnelle post-retraite. En revanche, si ces conditions ne sont pas remplies, ce cumul est plafonné. Pour les retraités du régime général ou des régimes spéciaux, les ex-salariés agricoles, ce plafond est équivalent à 1,6 fois le Smic ou à la moyenne mensuelle des salaires d’activité des trois derniers mois avant la liquidation (le montant le plus avantageux retenu). Si les revenus obtenus par le cumul emploi-retraite sont supérieurs, le montant de la pension est réduit pour atteindre ce plafond.

Côté retraités de la fonction publique, le montant des revenus d’activité ne doit pas dépasser un tiers du montant annuel brut de la pension de retraite, majoré de 7 123,57 euros en 2021. Attention aussi si vous devez bénéficier d’une pension de réversion ! Le cumul emploi-retraite peut vous empêcher définitivement d’y avoir accès, s’il intervient dans les trois mois après la liquidation de votre retraite, au moment où la pension est « cristallisée ».

Article L’Humanité Dimanche du 10 février 2022

Article publié le 10 février 2022.


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