vous êtes ici : accueil > Divers

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

TousAntiCovid : le ministère de la Santé change les règles pour détecter davantage de cas contacts

Pour la première fois depuis son lancement le 2 juin, l’application française de traçage des contacts a fait l’objet d’une adaptation technique pour repérer et alerter davantage de cas contacts. En parallèle, le gouvernement s’est offert une campagne de promotion inédite en envoyant un SMS aux Français pour les inviter à télécharger l’application.
Ratisser plus large pour alerter davantage de cas-contacts. C’est par le biais d’un court arrêté que le gouvernement a acté pendant le week-end un changement en apparence anodin mais qui modifie en réalité en profondeur le principe de fonctionnement de l’application TousAntiCovid. Une modification par ailleurs possible uniquement parce que le gouvernement a refusé d’adopter la solution technique clé en main proposée par Google et Apple pour déployer sa propre solution Alors que les critères de distance et de durée “permettant de considérer que deux téléphones mobiles se trouvent, au regard du risque de contamination par le virus du Covid-19, à une proximité suffisante l’un de l’autre” et donc de justifier l’envoi d’une notification d’exposition était jusqu’alors “à moins d’un mètre” et pendant une durée “d’au moins 15 minutes”, désormais, ces contacts à risque pourront être soit un contact “à une distance inférieure ou égale à 1 mètre pendant cinq minutes” soit un contact à une distance “inférieure ou égale à 2 mètres pendant quinze minutes”.

Autrement dit, l’application ira également chercher les contacts un peu plus courts et les contacts un peu moins rapprochés qu’auparavant. De quoi considérablement augmenter le nombre de situations à risque identifiées par l’application, et donc de cas-contacts à alerter [cliquez pour consulter notre suivi quotidien de l’évolution de ces chiffres]. Mais aussi, potentiellement, d’augmenter le nombre de “faux positifs”, c’est-à-dire les personnes notifiées alors que le contact avec une personne positive au Covid ne présentait pas de véritable risque. Depuis le lancement de l’application StopCovid le 2 juin dernier, ces critères de durée et de distance étaient resté inchangés. Y compris au moment du lancement de sa seconde mouture, le 22 octobre, alors que l’éventualité de modifier ces critères avait été un temps envisagée. Lors du lancement de TousAntiCovid, le ministère de la Santé ne s’était d’ailleurs pas interdit de revoir ces critères “dans le temps et en fonction de la connaissance de l’épidémie”.

S’adapter aux connaissances sur le virus

Interrogé par Acteurs publics sur les éléments épidémiologiques qui l’ont poussé à ajuster la mire, six mois après le lancement de l’application, le ministère se contente principalement de reprendre les éléments communiqués par l’application elle-même, dans sa partie “actualités”. Pour le ministère, il s’agit d’appliquer les nouvelles recommandations de Santé Publique France. “Le développement des connaissances scientifiques sur la circulation du virus par aérosolisation et sur le risque accru de transmission de la maladie en milieu fermé – un risque accru durant la saison froide hivernale – a abouti à intégrer une distance plus importante parmi les paramètres de détection des contacts à risques”. Le dernier document de définition d’un cas contact produit par l’agence de santé publique, soit le 16 novembre, n’évoque pas explicitement ces nouveaux critères mais considère néanmoins désormais comme contact à risque, toute personne “ayant eu un contact direct avec un cas, en face à face, à moins d’1 mètre, quelle que soit la durée”, par exemple lors d’une accolade, d’un repas, d’une conversation, mais aussi toute personne “ayant partagé un espace confiné (bureau ou salle de réunion, véhicule personnel …) pendant au moins 15 minutes consécutives ou cumulées sur 24h avec un cas”.

Quoi qu’il en soit, en augmentant à la fois la distance maximale de ce qui est considéré comme un contact à risque, et en écourtant la durée minimale du contact, l’application serait mieux calibrée pour prendre en compte “deux vecteurs de contaminations” que sont les projections de gouttelettes et le phénomène d’aérosolisation des particules contaminées, en particulier dans les espaces fermés. “Concrètement, une conversation de 5 ou 6 minutes en face à face est une situation ou un utilisateur est à risque d’être contaminé et sera détecté. Un trajet d’un quart d’heure dans le métro à 1,50 mètre d’une personne qui s’est déclarée positive à la Covid-19 suffira à déclencher une alerte” donne pour exemple le ministère, qui assure que l’application “protègera ses utilisateurs dans un champ plus large de situations” et “s’alignera mieux sur la définition actuelle des contacts à risque de Santé Publique France en situation réelle” pour mieux prendre en compte la “diversité des échanges sociaux et des possibles lieux de contamination".

Cette modification en profondeur du dispositif d’identification des cas-contacts intervient alors que la première phase de déconfinement a démarré, samedi 28 novembre, avec la réouverture des commerces dits “non-essentiels”. Elle s’est d’ailleurs accompagnée, pendant le week-end, d’une campagne inédite d’incitation au téléchargement de TousAntiCovid, réalisée directement par SMS auprès des français, comme cela avait été le cas de manière très ciblée, lors du rebond épidémique en Guyane, en juin dernier.

Article Acteurs Publics du 30 novembre 2020

Article publié le 2 décembre 2020.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.