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Des avancées salariales pour les salarié·es de Seb-Moulinex après deux jours de grève

Exigeant de meilleures conditions de travail et une reconnaissance salariale, 170 salarié·es du groupe de Mayenne se sont mis en grève les 27 et 28 septembre derniers. Malgré une direction récalcitrante, les grévistes ont arraché des revalorisations sur l’ensemble de la grille des salaires et la reconnaissance des compétences des travailleur·ses.
Installé dans la Mayenne, le groupe Seb-Moulinex emploie 483 salarié·es (sans compter les nombreux intérimaires servant de variable d’ajustement), qui déploient tout leur savoir-faire dans la fabrication du petit équipement domestique qui a rendu la marque emblématique – savoir-faire mis en péril par la délocalisation de plus en plus fréquente de la production en Europe de l’Est ou en Chine.

Des résultats économiques impressionnants, mais des miettes pour les salarié·es

Le Groupe SEB se porte bien comme en témoigne le montant des ventes réalisées en 2022 à hauteur de 7 960 millions d’euros et un taux de croissance de 7,6 % sur la même année. Le groupe enregistre un bénéfice net de 316 millions d’euros en 2022.
Mais malgré les bons résultats économiques du groupe, les salaires ne décollent pas. Un·e agent·e de production gagne ainsi 1 842,21 euros bruts mensuels en moyenne, et un·e technicien·ne 2 418 euros bruts, dans un contexte d’inflation galopante qui rend la vie des travailleur·ses plus difficile chaque jour.

Faire grève pour se faire entendre !

Ces conditions ont poussé les salarié·es à engager la bataille pour améliorer leur sort, face à une direction sourde à leurs légitimes revendications salariales. Dans ce bras de fer, elles et ils disposaient d’un atout de taille : leur syndicat CGT, largement réélu lors des dernières élections professionnelles – plus de 65 % des suffrages du premier collège.

Après de longs échanges, les salarié·es et leur syndicat CGT ont décidé de passer à l’action. Le 27 septembre à 5 h 30, les ouvrier·es de production ont cessé le travail. Plus de 170 agent·es de production et technicien·nes se sont déclarés grévistes pour faire valoir leurs revendications :

- une augmentation de salaire générale ;
- la reconnaissance des fonctions réellement exercées telles que décrites dans la convention collective ;
- la reconnaissance de des qualifications professionnelles des salarié·es ;
- la réduction de la charge de travail et l’amélioration des conditions de travail ;
- la revalorisation de l’ancienneté ;
- la mise en place de perspectives d’évolution de carrière ;
- le paiement des jours de grève.

Face au ralentissement de la production et à la détermination des grévistes, bien décidé·es à tenir leur piquet de grève tant que la direction restera sans réponse, le siège a dépêché un de ses représentants pour engager les négociations avec le syndicat CGT. Le lendemain soir, à 21 h 30, le protocole de fin de conflit sera finalement signé avec l’accord de la majorité des salarié·es en grève.

Par leur lutte, les travailleur·ses de Seb-Moulinex ont pu arracher de nombreuses avancées :

- une augmentation pour les plus bas coefficients de la grille des salaires à compter du 1er octobre 2023 ;
- l’application effective de la reconnaissance des métiers réellement exercés avec reconnaissance des qualifications professionnelles ;
- la mise en place d’une expertise avec des ergonomes pour traiter les conditions de travail ainsi que la surcharge de travail ;
- la mise en place de temps de parole pour les salarié·es avec médiation au sein des différents services ;
- une revalorisation de 50 euros par mois et par salarié·e pour les diplômé·es d’un certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) ;
- la présentation, en plénière du comité social et économique central du 10 octobre 2023, de la future grille de salaire, avec la nouvelle cotation de la convention collective de la métallurgie qui sera applicable au 1er janvier 2024. Les salarié·es titulaires d’un CQPM « animateur·ice d’équipe autonome de production industrielle » disposeront d’un minimum de rémunération spécifique.

Un regard porté vers l’avenir

Fier·es de leur victoire, les salarié·es ont décidé de maintenir leur vigilance pour les prochaines NAO prévues en novembre, afin d’exiger des hausses de salaires répondant aux besoins de la vie quotidienne.

Le syndicat CGT est quant à lui sorti renforcé du conflit, de nombreux·ses salarié·es s’étant porté·es volontaires pour rejoindre l’équipe militante déjà en place. Un débrayage de deux heures minimum est d’ailleurs prévu pour la journée nationale d’actions et de mobilisation du 13 octobre pour des revalorisions de salaires.

Communiqué CGT du 5 octobre 2023

Article publié le 13 octobre 2023.


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