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Paracétamol 100 % français, pas à n’importe quel prix.

Le gouvernement vient d’annoncer qu’à travers le plan de relance il allait financer la relocalisation en France de la production de l’APAP (molécule du paracétamol). La FNIC-CGT (Fédération Nationale des Industries Chimiques) et la CGT Isère se félicitent de cette nouvelle, puisque depuis 2008 la CGT s’est battue contre la fermeture de la dernière unité de production du paracétamol d’Europe et combat depuis pour sa relocalisation.

Néanmoins, ce financement par l’État n’est pas sans poser question au regard des entreprises qui vont en bénéficier. Ce projet est mené par le groupe SEQENS, leader mondial du paracétamol, en partenariat avec UPSA et Sanofi, 3 entreprises qui comptent leurs bénéfices en milliards et à qui on devrait octroyer des fonds publics pour un projet qui coûterait aux environs de 50 à 70 millions d’euros. Un projet quasi sans risque, le paracétamol étant une rente pour les labos qui le produisent.
Un octroi d’argent public apparemment sans condition ni contrepartie, est pour nous incompréhensible, d’autant que les actionnaires de SEQENS ont mis le groupe en vente. Pour la CGT, l’État doit porter des exigences et avoir des garanties lorsqu’il distribue l’argent de nos impôts à des entreprises, des garanties sur les investissements, le développement de l’activité et de l’emploi, la qualité de ses emplois et sur la pérennité du projet dans le temps. La BPI doit entrer au capital et exercer un droit de contrôle.

Puisque financeur, l’État doit s’assurer que dans les prix de vente qui seront remboursés par notre Sécurité sociale, soit bien pris en compte, par leur baisse, cet investissement public. De plus, l’État doit se garantir un droit de regard et de veto sur les décisions économiques et sociales, tout comme doit être octroyé ce droit de regard et de veto aux IRP et Organisations Syndicales de cette future entreprise.
Nous ne sommes pas dupes non plus des manoeuvres du président monarque et de son gouvernement. Faire de ce projet une vitrine, un pseudo symbole de leur volonté de recouvrer notre indépendance thérapeutique, garante de notre sécurité sanitaire, ne trompe personne. Ce projet mis à part, aucun autre projet concret n’est sur la table, encore moins un véritable plan de relocalisation de l’industrie pharmaceutique.

Est-il nécessaire de rappeler que 80 % de nos principes actifs sont produit hors Europe, que le pays qui comptait 44 ruptures de médicament en 2008 en comptait 540 en 2018, 1 200 en 2019 et a atteint 2 400 pour 2020 ?

La FNIC-CGT et la CGT Isère seront donc des plus vigilantes sur ce projet, d’autant que l’argent de nos impôts confère, à notre sens, un droit de propriété par les citoyens et les travailleurs.

le 5 juillet 2021

Article publié le 6 juillet 2021.


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