vous êtes ici : accueil > Actualité > Aux Finances

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte
Document à télécharger

Privatisation du tri des billets et nouvelles Fermetures de caisse par la Banque de France : des conséquences désastreuses sur bien des aspects

Le gouverneur de la Banque de France présentera fin novembre un plan de réorganisation de son réseau fiduciaire, qui pourrait entraîner la fermeture d’une grande majorité des 37 caisses institutionnelles de tri des billets et des centaines de suppressions de postes. En application du code monétaire et financier qui confie à la Banque de France « la mission d’assurer l’entretien de la monnaie fiduciaire et de gérer la bonne qualité de sa circulation sur l’ensemble du territoire », ces caisses sont chargées du tri et de la remise en circulation de billets de bonne qualité.

Pour les transporteurs de fonds qui approvisionnent les banques privées à partir des caisses de la Banque de France, chaque fermeture va entraîner un allongement des distances à parcourir pour rejoindre la caisse la plus proche et donc une augmentation des risques d’attaques. En outre, depuis plusieurs années la Banque de France a entamé un processus de privatisation de sa filière fiduciaire, en autorisant les sociétés de transport de fonds privées à trier les billets sans limite légale : plus de 35% du volume en circulation aujourd’hui, qui ne cesseront de croître au fur et à mesure des fermetures de caisses institutionnelles. Des équipages entiers de transporteurs de fonds sont ainsi transformés en opérateurs du tri, payés au SMIC à vie et déqualifiés par rapport au métier très spécifique de transporteur de fonds.

Par ailleurs, en laissant totalement la main aux banques commerciales sur l’implantation des distributeurs automatiques de billets (DAB) et en supprimant les siens, la Banque de France ne garantit pas le libre accès aux espèces de la population sur tout le territoire. Cette politique ne fait qu’aggraver la tendance des réseaux bancaires à faire payer les collectivités locales pour le maintien de DAB, à fermer de petites agences et à transformer les postes des salariés qui les gèrent en emplois d’auto entrepreneurs. L’accès aux espèces pour toutes et tous, sur l’ensemble du territoire, est pourtant une nécessité absolue d’un point de vue social et un impératif non négociable sur le plan des libertés individuelles. L’argent exclusivement numérique nécessite en effet de disposer d’un compte en banque, d’un domicile fixe, de maîtriser les outils numériques, d’avoir un accès permanent au réseau téléphonique et à internet. Les sans domicile fixe, les immigrés, les illettrés, les personnes âgées et les personnes résidant en milieu rural ne remplissent pas toujours l’ensemble de ces conditions. Or, ils sont des millions dans notre pays.

Suite sur le tract intersyndical CGT

Article publié le 30 octobre 2020.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.