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“Bloquons tout” : un mouvement peu suivi dans la fonction publique, en attendant celui du 18 septembre

Si le mouvement “Bloquons tout” du 10 septembre a été peu suivi dans le secteur public, les syndicats de la fonction publique ont désormais le regard tourné vers la journée de mobilisation intersyndicale du 18 septembre prochain.

Celle‑ci constituera une épreuve de vérité pour les organisations syndicales, l’enjeu pour elles étant de réussir à porter leurs revendications aux oreilles du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu dans la perspective des discussions sur le budget 2026.

Le mouvement “Bloquons tout” de ce mercredi 10 septembre n’a pas attiré les foules dans la fonction publique. Selon les chiffres communiqués par l’administration, la mobilisation y a été peu suivie en effet. 4,14 % de grévistes ont ainsi été recensés dans la fonction publique d’État et 4,2 % dans la territoriale. La participation a été légèrement supérieure dans l’hospitalière avec 6,8 % de grévistes.

Ces taux sont bien inférieurs à ceux de la dernière mobilisation d’ampleur du 5 décembre dernier où près de 19 % des agents de l’État avaient été recensés en grève. La mobilisation avait alors été notamment portée par l’Éducation nationale et les finances publiques. La participation avait toutefois été moins importante dans la territoriale et l’hospitalière avec, respectivement, 6,4 % et 5,6 % de grévistes.

Hormis la CGT et Solidaires, les syndicats de la fonction publique n’avaient pas clairement appelé à la mobilisation et à la grève ce 10 septembre. Il n’en sera pas de même pour la journée de mobilisation intersyndicale du 18 septembre prochain pour laquelle tous les syndicats ont appelé à la grève. De quoi laisser présager une plus forte mobilisation.

Le projet de budget, un “musée des horreurs”

“Au vu de la situation politique, il est impératif de réussir cette journée de mobilisation, il en va de notre légitimité”, estime un syndicaliste. La journée du 18 septembre constituera une épreuve de vérité pour les organisations syndicales, l’enjeu pour elles étant de réussir à porter leurs revendications aux oreilles du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu dans la perspective notamment des discussions sur le budget 2026.

Ce que les syndicats de la fonction publique attendent surtout du nouveau chef du gouvernement, c’est qu’il abandonne les pistes budgétaires avancées en juillet dernier par François Bayrou, et qui prévoyaient plusieurs milliards d’euros d’économies. Ces mesures “sont d’une brutalité sans précédent” et font de la fonction publique “l’une des principales cibles”, regrettent les 8 syndicats de la fonction publique dans un communiqué commun publié ce jeudi 11 septembre. À savoir la CGT, la CFDT, Force Ouvrière, l’UNSA, la FSU, Solidaires, la FA‑FP et la CFE‑CGC. “Le musée des horreurs du projet de budget doit être abandonné, abondent les organisations syndicales. Les exigences sociales doivent enfin être prises en compte.”

Sébastien Lecornu pressé d’ouvrir des discussions

La construction “d’un tout autre budget porteur d’espoir, de justice sociale et de justice fiscale” serait donc “impérative” aux yeux des syndicats de la fonction publique qui demandent ainsi à Sébastien Lecornu et à sa future équipe gouvernementale d’ouvrir “sans tarder” des discussions sur un certain nombre de leurs revendications.

Comme lors des derniers mois, les syndicats réclament ainsi notamment des “moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques”, des “mesures salariales générales”, une revalorisation des grilles indiciaires, l’abandon du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans ou encore l’abrogation de la baisse de 100 % à 90 % de l’indemnisation des agents publics en arrêt maladie de courte durée. Autant de revendications qui, jusqu’alors, ont reçu une fin de non‑recevoir de la part du gouvernement Bayrou au vu notamment de la situation budgétaire.

Reste désormais à savoir si tout cela changera avec la future équipe Lecornu. “Il va falloir changer, être sûrement plus créatif, parfois plus technique, plus sérieux, dans la manière de travailler avec nos oppositions”, a déclaré le nouveau Premier ministre lors de sa prise de fonctions. “Il va falloir des ruptures, a‑t‑il ajouté. Pas que sur la forme, pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond.” Et sur les sujets de fonction publique  ? Les syndicats l’espèrent en tout cas. La situation budgétaire risque toutefois de compliquer la donne.

Article Acteurs Publics du 11 septembre 2025

Article publié le 11 septembre 2025.


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