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Effectifs, emploi à vie, rémunérations… Les solutions drastiques du Medef pour la fonction publique

Dans ses propositions pour mettre fin au “décrochage“ de la France, le “Front économique” lancé par le Medef appelle à “mettre la puissance publique au service de l’économie“. Comment ? En réduisant notamment de 1,5 million le nombre d’agents publics ou encore en “concentrant la garantie de l’emploi à vie sur les missions régaliennes“. Les rémunérations de la fonction publique sont également dans le viseur de collectif d’économistes et d’entrepreneurs.

C’est le plan du Medef pour mettre fin au “décrochage” de la France. Le ″Front économique” lancé par cette organisation patronale a dévoilé ses propositions pour ″en finir avec le contretemps français”. Et le “sursaut” préconisé par ce collectif d’économistes et d’entrepreneurs prévoit des solutions drastiques d’économies.

À leurs yeux, il y aurait ainsi urgence à “mettre la puissance publique au service de l’économie” en alignant son “efficacité” sur “la moyenne européenne”. De nombreux écarts sont en effet relevés avec nos voisins européens, tant en matière de dépenses publiques, d’emplois publics ou encore de nombre de collectivités. Autant de sujets sur lesquels la France est souvent considérée comme la “championne”.

Taille dans les effectifs

Les écarts avec les moyennes européennes “pourraient se justifier s’ils conduisaient à une qualité de service nettement supérieure à celles de nos voisins”, explique le collectif. Les Français, poursuit‑il, font néanmoins toujours partie des Européens “les moins satisfaits de leurs services publics”.

Pour y remédier, et donc “pour se ranger dans les moyennes européennes”, le “Front économique” recommande ainsi de tailler massivement dans la dépense publique via notamment une réduction de 1,5 million du nombre d’agents publics, du nombre de ministères ou encore du nombre de collectivités. Le collectif plaide ainsi pour la suppression de 20 385 collectivités, dont “essentiellement des communes”.

“Concentrer la garantie de l’emploi à vie sur les missions régaliennes”

Les économistes et entrepreneurs appellent aussi à s’attaquer au statut de la fonction publique. Ce statut, regrettent‑ils, “demeure fermé et relativement uniforme” malgré la loi de transformation de la fonction publique de 2019 qui a notamment élargi les possibilités de recours aux contractuels. “En dépit de ces évolutions, le poids des agents contractuels dans la fonction publique française (22 %) reste très en deçà du taux allemand (60 %), italien (85 %) ou espagnol (47 %)”, développent‑ils.

Sans pour autant “casser” ce statut, le “Front économique” propose ainsi de le “modulariser” en “concentrant la garantie de l’emploi à vie sur les missions régaliennes” comme d’autres pays ont pu le faire au cours des dernières années. Il recommande également d’introduire “davantage de flexibilité par l’embauche en CDD ou en CDI de droit privé”. Sur cette question du statut, le collectif rejoint les propositions faites régulièrement par Les Républicains qui souhaitent, eux aussi, réserver le statut de la fonction publique aux seules fonctions régaliennes. “Tout le reste doit passer en statut contractuel”, vient d’ailleurs d’indiquer le président de LR et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Rémunérations dans le viseur

Selon les calculs du “Front économique”, ces recommandations sur les effectifs, le statut ou le nombre de collectivités “procureraient des gains d’efficience permettant de maintenir la production de services publics inchangée”. Le tout pour une économie de 10 % de la masse salariale, soit 25 milliards d’euros environ. En diminuant de 10 % les effectifs d’agents publics, “600 000 emplois seraient ainsi susceptibles d’être créés ailleurs”, indique le collectif en préconisant notamment de réallouer des moyens vers la recherche, les transports ou l’enseignement. Ce qui reviendrait, de fait, à une suppression nette de 900 000 emplois publics à l’issue de ce déploiement.

Le “Front économique” liste aussi d’autres propositions d’économies formulées dans des travaux récents. Des mesures qui portent en particulier sur les rémunérations des agents publics avec notamment la reconduction du gel de la valeur du point d’indice ou du non‑versement de la prime de pouvoir d’achat des agents publics (GIPA), mais aussi un “moratoire” sur les avancements et promotions automatiques de carrières dans la fonction publique, le fameux GVT (glissement vieillesse technicité). Économies attendues : 7,2 milliards d’euros.

Article Acteurs Public du 1 septembre 2025

Article publié le 22 septembre 2025.


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