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En 2022, 14 % des agents publics ont été victimes de violences notamment en raison de leur "plus forte exposition professionnelle", indique la direction générale de l’administration et de la fonction publique dans une étude. Au total, 22 % des agents ressentent un sentiment d’insécurité au travail.
Injures, menaces, harcèlement moral, discriminations, violences sexuelles ou physiques… Les agents de la fonction publique sont "plus souvent" victimes de violences et d’atteintes à la personne que les salariés du privé. C’est la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) qui le dit dans une note publiée ce jeudi 25 juillet. Une étude basée sur les résultats de l’enquête "Vécu et ressenti des personnes en matière de sécurité" menée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur sur la base d’un échantillon de 100 000 personnes.
En 2021, 14% des agents publics ont ainsi été victimes d’au moins une atteinte à la personne contre 12% pour les salariés du secteur privé. Et ce, "que ce soit dans l’exercice de leurs fonctions ou dans un contexte personnel", précise la direction.
Les agents en contact avec le public, premières victimes
L’écart observé entre la fonction publique et le secteur privé résulte d’une "plus forte exposition professionnelle" des agents publics. Hors violences conjugales, en effet, 45% des atteintes décrites par les agents publics ont eu lieu dans le cadre professionnel et sont donc associées à leur métier contre 33% pour les salariés du privé.
"Le fait que les agents publics soient le plus souvent victimes que les salariés du privé sur leur lieu de travail s’observe pour tous les types d’atteintes à l’exception des violences sexuelles", indique la DGAFP. A titre d’exemple, 59% des violences physiques subies par les agents publics se sont déroulées dans le cadre de leur travail contre 19% de celles subies par les salariés du secteur privé.
Sans surprise, les agents en contact avec le public sont "surreprésentés" parmi les victimes d’atteintes dans le contexte de leur métier. 93% des atteintes sont ainsi subies par des agents en contact avec le public alors que ces agents ne représentent "que" 84% des effectifs de la fonction publique. Ces agents sont notamment victimes de violences physiques, de menaces et d’injures.
Un sentiment d’insécurité au travail pour 22% des agents
Cela touche notamment les policiers, les militaires ou les pompiers qui sont les "premiers concernés" par les atteintes dans le contexte de leur métier. Si elles représentent 5% du total des agents publics, ces forces de l’ordre représentent en effet 19% des "victimations" ayant eu lieu dans le contexte professionnel. Il en est de même pour les professions de la santé et du travail social dans la fonction publique. 17% d’entre eux subissent ainsi des atteintes dans leur travail alors qu’ils ne représentent "que" 11% des agents publics.
Autre enseignement de taille de l’étude de la DGAFP : le sentiment d’insécurité au travail concerne près d’un quart des agents publics. 22% des agents publics déclarent ainsi se sentir "souvent ou de temps en temps" en insécurité sur leur lieu de travail contre 14% des salariés du privé. A l’inverse, 53% des agents déclarent ne "jamais" se sentir en telle insécurité et 25% "rarement". Comme pour les violences subies, ce sentiment d’insécurité concerne surtout les forces de l’ordre ainsi que les agents exerçant une profession de la santé et du travail social. A l’inverse, ce sentiment n’est partagé "que" par 12% des cadres administratifs et techniques de la fonction publique.
Article Acteurs Publics du 26 juillet 2024
Article publié le 26 juillet 2024.