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Il était attendu de pied ferme et les premières actions du ministre de la Fonction publique, de la transformation et de la simplification de l’action publique, Guillaume Kasbarian, seront scrutées de très près et en particulier celles ayant trait aux conditions de travail des agents.
"Débureaucratiser à tous les étages". Telle est la priorité affichée hier, 23 septembre, lors de sa prise de fonction par le nouveau ministre de la Fonction publique, de la transformation et de la simplification de l’action publique, Guillaume Kasbarian. Une entrée en matière qui a aussitôt fait réagir les syndicats qui voient, dans la première prise de parole du ministre, une manière de dissocier voire d’opposer les agents publics et les usagers et de donner la priorité à ces derniers.
"Il vient d’arriver, nous allons voir ce que vont donner ses premiers travaux, commente Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT. On a tout de même l’impression, et c’est assez surprenant, qu’il y a une division entre les agents publics et les citoyens. C’est peut-être une maladresse mais on ne peut ignorer que l’engagement professionnel des agents publics se définit par le fait de servir le public."
La syndicaliste décèle également dans cette première prise de parole une certaine méconnaissance du travail réel des agents. "On ne manquera pas de lui rappeler les urgences auxquelles il faut faire face et les attentes des agents, poursuit Mylène Jacquot. C’est quand même le ministre des agents publics, qui attendent avant tout d’être mieux reconnus dans leur travail, qu’on s’intéresse à leur travail et à leurs conditions d’exercice."
Côté CFDT, on attend tout de même de se remettre rapidement autour de la table des négociations et éventuellement sur la reprise du chantier autour du projet de loi dit "pour l’efficacité de l’action publique" initié par Stanislas Guerini. Du côté du syndicat Solidaires finances publiques, les premiers signaux concernant la fonction publique, l’économie ou le budget sont jugés inquiétants. En cause, plus particulièrement, l’ajout de la simplification dans la dénomination du portefeuille du ministre Kasbarian. L’organisation qui représente les agents de Bercy craint des coupes dans les administrations. Sur cet aspect, l’Unsa fonction publique voit plutôt le verre à moitié plein et note que les termes "fonction publique" apparaissent avant la simplification et la transformation de l’action publique. Un signal jugé positif par l’organisation.
Crainte de "coupes" dans les administrations
Du côté du syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT), on salue un propos ouvert sur l’importance du service public du nouveau ministre. "À ce stade, cela reste très généraliste, précise Hélène Guillet, sa présidente. Mais de mon point de vue, son propos était davantage tourné vers la fonction publique d’État." Le syndicat appelle de ses vœux d’avoir la possibilité de pouvoir "montrer au ministre ce qu’est la fonction publique territoriale qui est méconnue et pourtant primordiale en matière de mise en œuvre du service public du quotidien."
Pour le centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), les attentes sont également nombreuses. "Nous sommes restés trop longtemps dans le flottement, regrette Yohann Nédélec, son président. Je resterai ferme sur les sujets qui concernent la fonction publique territoriale et exigeant sur les réponses que ce soit au niveau des rémunérations, des problématiques d’attractivité ou encore d’apprentissage qui font partie des sujets prioritaires."
Concernant le secteur de la santé, les attentes en matière de débureaucratisation prennent tout leur sens pour le Syndicat des managers publics de santé (SMPS). "Nous avons besoin de stabilité et nous soutenons les actions à venir, ce qui ne nous empêche pas d’être exigeants et force de proposition, assure Jérôme Goeminne, son président. En premier lieu, l’État doit garder son rôle de régulateur de la santé, mais nous estimons à l’inverse que les acteurs sur le terrain devraient disposer de davantage de marges de manœuvre pour organiser les soins."
Autre exigence affichée, celle de la transposition de la réforme de la haute fonction publique au versant hospitalier. Un texte autour du nouveau statut des directeurs d’hôpitaux qui, pour rappel, devait être publié quelques jours après la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour le SMPS, la priorité est donc de reprendre immédiatement la réforme en cours pour que cette transposition soit effective.
Article Acteurs Publics du 24 septembre 2024
Article publié le 26 septembre 2024.