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Plan Bayrou : les syndicats dénoncent une nouvelle stigmatisation des agents publics

Au cœur des annonces du premier Ministre, François Bayrou, lors de la présentation de son plan de réduction des dépenses publiques, la fonction publique, par la voie de ses organisations syndicales, déplore l’injustice d’une nouvelle cure d’austérité, qui, “encore une fois”, pointe les agents publics du doigt.

Si elles n’ont, dans le fond, véritablement étonnés personne, les annonces du Premier ministre François Bayrou pour réduire les dépenses publiques, dès 2026, n’ont pas manqué de faire réagir du côté des syndicats, tant la fonction publique est en première ligne de la cure d’austérité à venir.

Dans le plan présenté hier, mardi 15 juillet, qui ambitionne de réaliser près de 44 milliards d’euros d’économies et de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB, le premier ministre s’attaque en effet, en grande partie, aux services publics. Au programme, la suppression de 3 000 postes, le non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur trois, la suppression d’agences et opérateurs de l’État avec pour objectif 1 000 à 1 500 suppressions d’emplois, ou encore un gel de rémunération des agents publics.

Selon le think tank Le Sens du service public, “nous assistons à un choix politique assumé : réduire la qualité des services publics pour réaliser des économies, sans jamais s’attaquer aux véritables leviers de justice fiscale”. Il dénonce également la fermeture ou la fusion d’organismes jugés “doublons”, “sans apporter de garanties sur la continuité de leurs missions de service public”.

Le Sens du service public déplore aussi se retrouver toujours avec le même discours. “Les milliards d’économies s’additionnent, les fonctionnaires seront moins nombreux, les agences fermeront, les normes seront allégées, mais on ne sait jamais au détriment de quels objectifs et de quelles politiques publiques.”

De son côté, la CFDT Fonctions publiques, par la voix de sa secrétaire générale, Mylène Jacquot, n’hésite pas à parler d’“un plan social qui ne dit pas son nom. C’est le retour du rabot et ses corollaires, dégradation des conditions de travail et risques de dégradation de la qualité de services aux usagers”, détaille-t-elle. Aussi, l’organisation syndicale réaffirme son exigence d’un rendez-vous salarial dès septembre, et “d’un dialogue social, réel et approfondi” concernant les opérateurs publics. “La revue des missions est légitime, mais elle doit se faire avec les femmes et les hommes concernés”, précise Mylène Jacquot.

Un “budget d’écrasement” pour la fonction publique

Pour l’Unsa Fonction publique, le Premier ministre a tenu un discours “très et trop anxiogène, empli de libéralisme” et proposé un “budget d’écrasement pour la fonction publique.” Le syndicat dénonce également “une année blanche” en matière de rémunération, sans mesure salariale, ni générale, ni catégorielle, qui va mettre en péril le secteur. Tandis qu’à ces mesures s’ajoutent celles qui pourraient toucher tous les Français, comme la suppression de deux jours fériés ou la hausse du plafond annuel de la franchise médicale à 100 euros. L’Unsa Fonction publique estime enfin que le budget 2026 qui pourrait découler des annonces de François Bayrou affaiblira les services publics et la fonction publique, et appelle donc le gouvernement à revoir sa copie.

Pour Solidaires Fonction publique, si ces annonces ne constituent pas une réelle surprise, elles sont perçues comme “des attaques frontales” à l’encontre de la fonction publique. L’organisation syndicale estime que l’urgence pour les agents n’est pas à l’austérité, “mais à des mesures de justice sociale”. “Ces mêmes agents que l’on a remerciés et applaudis, que l’on vient chercher à la moindre crise, qui sont de nouveau abandonnés et réduits à un coût.” Pour Solidaires, d’autres mesures sont possibles, et notamment la conditionnalité des aides publiques, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.

De son côté, la CGT État dénonce également avec fermeté les annonces du Premier ministre et qualifie le plan présenté “de fuite en avant austéritaire” qui “stigmatise les agents du service public”, tandis que la CFE-CGC regrette, elle, les annonces d’un gouvernement qui “une fois encore fait les poches des agents publics, qui sont déjà bien trouées.”

Article Acteurs Publics du 16 juillet 2025

Article publié le 17 juillet 2025.


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