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Le projet de loi de finances pour 2026 confirme la volonté du gouvernement de miser sur la réduction des dépenses de l’État pour redresser les finances publiques. Mais alors que de manière générale, l’ensemble des ministères voient leur budget baisser en valeur absolue, les ministères régaliens ainsi que l’Éducation nationale enregistrent une hausse des crédits tout comme de leurs équivalent temps plein (ETP).
Comment le gouvernement compte‑t‑il s’y prendre pour maîtriser la dette et le déficit public ? Sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 présenté ce matin en conseil des ministres repose majoritairement sur la maîtrise des dépenses publiques, représentant deux tiers de l’effort total. L’État y pendra sa part, et les dépenses des ministères baisseront à nouveau, en valeur, en 2026. “ Cet effort exemplaire requiert un pilotage resserré de la masse salariale de l’État “ ainsi qu’un “recentrage des dépenses des opérateurs”, précise le document de présentation du PLF.
Si la maîtrise reste de rigueur pour les ministères, certains en sont épargnés, et voient même leur budget augmenter, notamment les missions régaliennes de l’État. Ainsi, le projet de loi de finances propose une augmentation des dépenses de la mission “Défense” à hauteur de 6,7 milliards d’euros en 2026 par rapport à la loi de finances pour 2025, soit deux fois plus que le prévoyait la loi de programmation militaire. Le ministère de l’Intérieur, lui, se voit allouer une hausse de ses crédits de l’ordre de 0,6 milliard d’euros qui “ résulte non seulement de l’augmentation des effectifs mais aussi de la modernisation des matériels ”. En effet, le ministère bénéficierait de 1 600 emplois supplémentaires.
Le ministère de la Justice, de son côté, bénéficiera d’une nouvelle hausse de crédits (0,2 milliard d’euros) et d’une hausse des ETP du même ordre que l’Intérieur, soit 1 600 postes en plus, au sein des juridictions judiciaires comme des établissements pénitentiaires. Objectif affiché : “ améliorer le service public de la Justice, accélérer les procédures et poursuivre les investissements dans l’immobilier pénitentiaire ”.
Les autres ministères pâtissent de ces choix
Hors missions régaliennes, le ministère de l’Éducation nationale voit lui aussi ses crédits augmenter de 0,2 milliard d’euros. Le gouvernement Lecornu compte traduire concrètement la réforme du recrutement et de la formation initiale des personnels enseignants, avec le recrutement de 8 800 professeurs stagiaires. Cette réforme a pour but d’ “ accompagner au mieux les jeunes professeurs pour renforcer durablement l’Éducation nationale ”.
Ces différentes exceptions font qu’au total, le périmètre des dépenses de l’État (PDE) s’élèvera tout de même à 500,9 milliards d’euros en 2026, représentant une hausse de 10,5 milliards d’euros par rapport à la précédente loi de finances. Et, de fait, “les moyens alloués pour ces politiques prioritaires nécessitent de faire des choix forts par ailleurs”, justifiant pour le gouvernement les baisses des crédits et ETP des autres ministères. Dans sa communication autour du budget de l’État, le gouvernement Lecornu a mis en avant la suppression de quelque 3 000 postes d’agents publics. Son calcul, néanmoins, intègre notamment les réductions d’effectifs au sein des caisses de Sécurité sociale, alors que celles‑ci ne relèvent pas du PLF. Les documents budgétaires mettent au contraire en avant un solde largement positif de créations de postes au sein de la fonction publique d’État, et en particulier au sein des ministères.
L’évolution prévue des ETP dans les différents ministères en 2026
Action et comptes publics : – 565
Agriculture : – 157
Aménagement du territoire et décentralisation : – 3
Armés et anciens combattants : + 830
Culture : – 172
Économie : – 115
Éducation nationale : + 5227
Enseignement supérieur et recherche : – 10
Europe et Affaires étrangères : – 55
Intérieur : + 1 600
Justice : + 1600
Outre‑mer : – 10
Services du Premier ministre : – 9
Sports, jeunesse et vie associative : – 20
Transition écologique : – 307
Transports : – 140
Travail et solidarité : – 1 087
Villes et logement : – 4
À noter que si Bercy annonce une baisse totale générale des ETP de l’ordre de 3 119, ce chiffre prend en compte les “caisses de sécurité sociale” et est calculé “hors réforme de la formation initiale des enseignants”. Le “sous total” s’élèverait lui à + 6 724.
(Source : Ministère des Comptes publics – PLF 2026)
Article Acteurs Publics du 14 octobre 2025
Article publié le 15 octobre 2025.