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Présenté ce jeudi 10 octobre, le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoit un schéma d’emplois global en baisse de 2 200 équivalents temps plein (ETP) dans les ministères et leurs opérateurs. L’éducation nationale sera particulièrement mise à contribution, avec 4 000 postes d’enseignants en moins.
C’est confirmé : le nouvel effort d’économies de l’État passera par une baisse des effectifs de la fonction publique. Le gouvernement Barnier l’a indiqué lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, ce jeudi 10 octobre. “La baisse de la dépense publique représentera 40 milliards d’euros”, a annoncé le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin. Soit les deux tiers de l’effort de redressement prévu par l’exécutif l’année prochaine.
“L’État et ses opérateurs montreront l’exemple”, a ajouté le ministre. Au total, en effet, un effort de 21,5 milliards d’euros d’économies leur sera demandé, dont les 15 milliards déjà prévus dans les lettres-plafonds adressées aux ministères par l’ex-Premier ministre Gabriel Attal l’été dernier. S’y ajouteront 1,5 milliard d’euros d’économies sur les opérateurs de l’État et 5 autres milliards supplémentaires. Cette dernière mesure sera actée par un amendement du gouvernement dans le cadre du débat parlementaire.
L’effort de réduction des dépenses, a détaillé Laurent Saint-Martin, “visera à faire mieux avec moins de moyens”, mais aussi donc à “faire mieux avec moins d’effectifs”. Le gouvernement Barnier vise ainsi la suppression, en 2025, de 2 200 postes environ dans la fonction publique d’État, tous ministères et opérateurs confondus. Un inversement de tendance par rapport à cette année, puisque le projet de budget 2024 prévoyait une hausse des effectifs de l’État de près de 9 000 emplois.
Plus d’effectifs pour les missions régaliennes
“Ce sont des baisses ciblées, pas des coupes indifférenciées”, a cherché à tempérer le ministre en évoquant, d’un côté, des hausses “substantielles” d’effectifs “pour renforcer le régalien et la sécurité des Français” et, de l’autre, des “réductions sur des périmètres qui se transforment”, comme les finances publiques, ou “sur des politiques dont le nombre de bénéficiaires se réduit”, comme France Travail.
Alors, qui seront précisément les gagnants et perdants du schéma d’emplois prévu dans le PLF 2025 ? Les Armées et la Justice verraient leurs effectifs augmenter respectivement de 700 et de 619 équivalents temps plein (ETP). Un schéma d’emplois en hausse de 294 ETP est également prévu chez les opérateurs du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Idem pour le Quai d’Orsay, avec 65 ETP en plus, ainsi que pour les opérateurs du ministère du Logement (+10 ETP) et ceux du ministère de la Transition écologique (+21 ETP).
Des suppressions de postes dues à la baisse du nombre d’élèves
Les autres ministères, à l’inverse, seront concernés par une baisse de leurs effectifs. C’est le cas notamment du ministère du Travail (-973 ETP, principalement au sein de France Travail), de Bercy (-571 emplois, notamment à la DGFiP), du ministère du Partenariat avec les territoires (-209 ETP), de l’Agriculture (-101 ETP), de la Culture (-82 ETP), de l’Outre-mer (-35 ETP) ou encore des Sports (-40 ETP).
Mais l’essentiel des réductions d’effectifs prévues l’année prochaine sera porté par le ministère de l’Éducation nationale, dont le schéma d’emplois est en baisse de 2 030 ETP. “Il faut savoir que l’on a une baisse du nombre d’élèves en France en raison du vieillissement de la population, justifie-t-on à Bercy. Si l’on avait tiré toutes les conséquences de cette baisse du nombre d’élèves, on aurait eu une baisse du nombre d’enseignants d’à peu près 5 000.”
Même si l’exécutif se dit soucieux “du renforcement du nombre d’enseignants par élève”, le gouvernement prévoit malgré tout 4 000 emplois d’enseignants en moins en 2025. À cela s’ajoutera la création de 2 000 postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), soit au final un solde négatif de 2 000 emplois environ pour le ministère.
Des modifications à venir
Bercy précise que le budget présenté ce 10 octobre a vocation à être modifié dans le cadre de l’examen parlementaire. Et les modifications qui y seront apportées pourront notamment concerner les effectifs des ministères et de leurs opérateurs. Par rapport aux lettres-plafonds, “nous proposerons de rehausser le budget consacré à l’Intérieur, marquant la priorité que nous donnons à la sécurité des Français”, a déjà indiqué Laurent Saint-Martin, alors que le schéma d’emplois de la Place Beauvau est stable pour le moment.
De nouvelles suppressions d’effectifs pourraient néanmoins intervenir dans le cadre de l’examen du PLF 2025, puisque le schéma d’emplois contenu dans la version initiale du texte n’intègre pas la “contribution supplémentaire” de 5 milliards d’euros à la réduction du déficit, qui sera ajoutée par le gouvernement dans le budget par voie d’amendement.
Article Acteurs Publics du 10 octobre 2024
Article publié le 11 octobre 2024.