vous êtes ici : accueil > Divers

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Défense de l’audiovisuel public !

En coordination avec les intersyndicales de l’INA, Radio France et France Médias Monde, l’intersyndicale de France Télévisions a appelé tous les salariés à se mobiliser contre les projets de restructuration de l’audiovisuel public, les jeudi 23 et vendredi 24 mai.

Deux ans après avoir supprimé la contribution à l’audiovisuel public (la CAP, la « redevance »), le gouvernement envisage à nouveau de déstabiliser le secteur public.

Il affirme vouloir imposer, en quelques semaines, et sans concertation avec les salariés des entreprises concernées, une restructuration hyper-rapide de l’audiovisuel public pouvant déboucher sur une fusion de plusieurs sociétés (probablement France Télévisions, Radio France et l’INA).

Un tel empressement venant d’un pouvoir exécutif qui n’a cessé depuis sept ans de souffler le chaud (les promesses) et le froid (les coupes budgétaires et dans les effectifs) sur les services publics inspire, au minimum, de la méfiance.

À France Télévisions, les salariés sont lassés de subir des fusions d’entreprises ou de services. Et les restructurations récentes, notamment celles des rédactions nationales ou de la Fabrique, sont autant de blessures mal cicatrisées voire de plaies ouvertes.

Lancées par la direction sur l’air connu de « se regrouper, c’est se renforcer », ces fusions ont été rythmées par des promesses, puis des mensonges, et enfin des suppressions de postes, de services, d’activités, et d’éditions d’information.

Ce scénario, nous n’en voulons pas, nous n’en voulons plus !

Au moment où l’audiovisuel public joue pleinement son rôle face à des médias privés contrôlés par une poignée de milliardaires, pourquoi l’engager dans une fusion qui s’annonce longue, complexe, anxiogène pour les salariés, et sans réel objectif éditorial ?

L’urgence est plutôt à la lutte contre la désinformation, au développement de l’offre numérique et des programmes pour la jeunesse.

Et si une loi nous semble indispensable, c’est plutôt celle qui doit garantir l’indépendance et les moyens du service public, via un financement solide et adapté.

Les amendements visant à plafonner la publicité voire la faire disparaître de nos antennes, issus des lobbys du privé, sont une nouvelle attaque contre l’équilibre financier de l’Audiovisuel Public qui prouve bien une volonté d’affaiblissement en plus d’une entrave au développement.

L’urgence est aussi à un « new deal » social dans nos entreprises, gangrénées depuis des années par une précarité injustifiable qui touche des milliers de collègues, en particulier les plus jeunes.

Notre pays a besoin d’un audiovisuel public renforcé, indépendant et multiple ! Se regrouper, ce n’est pas toujours se renforcer : on ne fusionne pas les équipes de France de football et de rugby.

Les organisations syndicales signataires exigent donc :

– le retrait de tout projet de holding et/ou de fusion concernant les sociétés de l’audiovisuel public ;

– la mise en place rapide, au plus tard à l’automne 2024, d’un dispositif de financement pérenne et dynamique du service public audiovisuel, garantissant à la fois son indépendance à l’égard du pouvoir exécutif et les moyens nécessaires à la réalisation de ses nombreuses missions ;

– une garantie de maintien de la couverture conventionnelle des salariés des entreprises concernées, quelles que soient les restructurations à venir ;

– un plan de résorption de la précarité au sein des différentes sociétés de l’audiovisuel public, où des milliers de contrats CDD, cachets ou piges doivent être remplacés d’ici fin 2025 par des postes permanents, à temps plein.
C’est ce qui figurait sur le tract intersyndical d’appel à la grève.

Depuis un collectif de salariés a lancé une pétition en ligne pour la sauvegarde de l’indépendance de l’Audiovisuel Public : https://change.org/petition_avp

Plus de 10.000 signatures en moins de 48h de nombreuses personnalités et de salariés. L’enjeu est de taille. Un large soutien citoyen est nécessaire pour contrecarrer une réforme aussi bâclée que nocive sur le fond :

 Remise en cause de l’indépendance éditoriale et risque de mutualisations éditoriales entre les rédactions. On a vu ce qu’il est advenu à FTV des éditions Nationales de France 3.

 ⁠Menaces sur l’emploi avec les inévitables doublons dans de nombreuses directions (RH, finance, paye, informatique, communication, etc…) et sur l’encadrement. Aucune garantie de redéploiement de ces ressources sur d’autres missions de créations de contenus, et très fort risque d’une nouvelle purge sur les effectifs.

 Remise en cause de tous les accords collectifs avec la négociation d’un nouvel accord collectif France Médias sans aucune garantie de maintien des éléments salariaux, des organisations du travail, des métiers, des conditions de travail, du niveau d’indemnités de licenciement en cas de plan social, etc.

Nous faisons face à l’incohérence du gouvernement qui, il y a à peine 6 mois, portait un projet de coopérations des différentes entreprises. Et puis changement de ministre, nouvelle argumentation pour justifier une fusion au pas de charge.

Dati nous attaque à la hache, opposons-lui le rempart du refus des salariés avec le soutien des citoyens.

Signez la pétition

Et faites-la signer massivement autour de vous.

« Un audiovisuel public rassemblé pour être plus fort ». Ce slogan creux ne cesse d’être martelé par les quelques défenseurs du projet sans être capable d’apporter la moindre précision concrète.

Nous exigeons du gouvernement et des directions de France Télévisions, Radio France, l’Ina et France Médias Monde de dire publiquement quelles seront les conséquences de ce projet sur l’emploi, l’organisation du travail et nos accords collectifs.

Article publié le 3 juin 2024.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.