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L’Etat accorde un financement massif à Goodyear pour investir à Amiens

La firme doit investir 150 millions d’euros dans un plan de modernisation, financé au tiers par l’État, au nom de la réindustrialisation et du maintien des 800 emplois du site.

C’est sans doute le prix du maintien d’une activité pneumatique en France et de la préservation des 800 emplois du site. A Amiens, l’Américain Goodyear a annoncé investir quelque 150 millions d’euros dans un plan d’agrandissement, 10.000 m2 environ, et surtout de modernisation de son usine, spécialisée dans les pneus de petite dimension (17 pouces et moins).

Au total, près du tiers de l’enveloppe, 44,6 millions exactement, sera financé par l’Etat dans le cadre du plan de relance. Un niveau exceptionnel qui n’est pas allé sans faire grincer quelques dents localement. Des élus de gauche, en particulier, ont rappelé les bénéfices réalisés par la firme l’année dernière, et les menaces planant actuellement sur l’activité « utilitaires » du site de Montluçon (Allier), dont la production pourrait diminuer de moitié, selon les syndicats. Pour le Premier ministre Jean Castex, venu annoncer en personne le plan d’investissement en mars, cette intervention est la condition sine qua non de la pérennisation de l’usine, mais aussi d’une « mutation industrielle, participant à la réindustrialisation de la France ». En contrepartie de l’aide, le groupe américain s’est engagé à maintenir les effectifs du site durant dix ans et à déployer un important plan de formation. Selon les syndicats, il devrait concerner la moitié des salariés afin de permettre l’automatisation de la production, orientée vers des pneus à haute valeur ajoutée, plus larges, de 17 à 20 pouces, voire davantage.

Retour des 5×8

Cette diversification devrait engendrer une augmentation de la charge de travail, 4 millions d’unités aujourd’hui, à près de 5 millions. Une hausse qui, espèrent les représentants du personnel, pourrait permettre un retour des 5×8, instaurés en 2019, avant d’être abandonnés au profit du système des 4×8, plus éprouvant.

La nouvelle de l’investissement a été accueillie avec soulagement par le personnel et les élus locaux. Selon ces derniers, l’usine amiénoise était en concurrence avec d’autres sites de production en Europe de l’est. Localement, chacun a encore en mémoire le long conflit social portant sur l’organisation du temps de travail qui avait conduit à la fermeture de l’usine Goodyear nord. Un millier d’emplois avaient été supprimés et l’usine rasée pour faire place à un entrepôt logistique.

En moins de quinze ans, la filière pneumatique a perdu 3.000 emplois dans les Hauts-de-France, notamment avec la fermeture de Continental à Clairoix en 2009 (1.113 licenciements) et celle de Bridgestone à Béthune l’année dernière (860 licenciements).

Article Les Échos du 7 avril 2022

Article publié le 8 avril 2022.


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