|
vous êtes ici : accueil > Divers
La fonction publique, un débouché pour les jeunes qui veulent s’engager ?
En 2018, plus de 30.000 étudiants signaient le manifeste étudiant Pour un Réveil écologique. Ils y affirmaient leur détermination à changer un système socio-économique responsable des destructions environnementales, en lequel ils ne croient plus.
Aujourd’hui, la volonté d’engagement de la jeune génération trouve un nouvel écho lors des cérémonies de remise des diplômes. Les discours détonants des jeunes diplômés, loin d’être un effet de mode, témoignent de la maturité et de la conscience de la responsabilité qui leur incombe face aux défis du XXIe siècle.
Face à l’urgence environnementale, ils ont ainsi esquissé des voies d’action nécessaires et complémentaires. Si certains diplômés optent pour des chemins de rupture avec les carrières traditionnelles pour bâtir de nouveaux modèles économiques et sociaux, d’autres choisissent de s’investir dans le secteur privé ou associatif, la recherche, la politique ou encore dans le service public. La fonction publique offre en effet des débouchés à la recherche de sens et de responsabilité des nouvelles générations.
Des carrières mal identifiées
Dans les discours des diplômés de l’Ecole polytechnique, chargée historiquement de former des serviteurs de l’Etat, l’engagement au sein de la puissance publique a été cité comme voie professionnelle répondant à ces aspirations. Alors qu’en 2017, le dernier admis dans le corps de fonctionnaires des ingénieurs des Ponts, des Eaux et des Forêts était classé 360e de sa promotion à Polytechnique, il était classé 60e en 2021. Cette évolution est révélatrice de ce renouveau d’intérêt pour le secteur public, notamment au regard de l’urgence environnementale.
Les carrières dans la fonction publique sont toutefois encore insuffisamment identifiées par les diplômés d’autres grandes écoles, qui n’ont pas été initialement conçues pour former des hauts fonctionnaires. Pourtant, ces carrières peuvent répondre à la recherche de sens, de responsabilité et d’engagement de la nouvelle génération.
Ainsi, le ministère de la Transition écologique, qui emploie plus de 35.000 agents, a pour mission de préparer et mettre en oeuvre la politique du gouvernement dans les domaines liés à l’écologie, à la transition énergétique et à la protection de la biodiversité.
Au niveau local, les collectivités territoriales sont des acteurs incontournables pour mettre en oeuvre, au plus près des citoyens, la transition écologique et piloter l’adaptation des territoires aux impacts du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité.
Mais pour attirer les nouvelles générations, prêtes à s’engager pour l’intérêt général et les biens communs environnementaux, les acteurs publics doivent aujourd’hui se faire connaître et être exemplaires au regard de l’urgence environnementale. Se faire connaître d’abord, afin d’attirer des talents en recherche d’un engagement professionnel en accord avec leurs valeurs.
Les administrations publiques doivent tisser des liens plus étroits avec les grandes écoles et universités, en intervenant lors des forums métiers et en proposant des projets et stages aux étudiants, en restant toujours attentives à l’égalité d’accès et à la diversification des profils.
Des réponses aux appels de la jeune génération
Être exemplaire ensuite, pour retenir les talents engagés pour la transition écologique. C’est le message que le collectif Pour un Réveil écologique a voulu transmettre aux acteurs publics. Ainsi, après avoir questionné les administrations de l’État sur leur ambition environnementale, tant dans leurs pratiques internes que dans la mise en œuvre des politiques publiques dont elles ont la charge, le collectif a formulé 27 propositions visant à renforcer l’exemplarité et la cohérence de l’action publique en matière environnementale.
Fin juin, le gouvernement a annoncé vouloir former les équipes ministérielles aux problématiques environnementales et établir un plan de formation des fonctionnaires. Ces annonces sont des signaux positifs en réponse aux appels de la jeune génération.
Article Les Échos du 8 août 2022
Article publié le 8 août 2022.