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Le casseur de la fonction publique va s’attaquer aux retraites

Nommé à la tête du ministère du Travail, Olivier Dussopt conduira la réforme imposant l’allongement de l’âge légal de départ à 65 ans. Une promotion après ses basses œuvres contre les agents publics.

Ceux qui croyaient encore à la promesse d’Emmanuel Macron de mettre fin à ses méthodes autoritaires d’exercice du pouvoir voient la nomination d’Olivier Dussopt dissiper leurs derniers espoirs. Le natif d’Annonay (Ardèche) est l’homme de la loi de « transformation de la fonction publique » du premier quinquennat qui a cassé méthodiquement les spécificités des services publics pour les convertir aux méthodes du privé. Voilà le nouveau ministre du Travail à la tête du front que compte ouvrir le gouvernement sur l’allongement de l’âge de départ à la retraite (de 62 ans à 65 ans), face à des syndicats unanimes contre l’inanité de cette réforme.

contrats de chantier précaires et disparition des chsct

À l’image d’Élisabeth Borne, son appartenance à la gauche n’est qu’un lointain souvenir dont seuls, peut-être, Benoît Hamon ou Martine Aubry se souviennent pour avoir un temps vu ce jeune militant les soutenir. Mais le député du Nord-Ardèche, qui met son mandat en jeu lors des prochaines législatives, sait jouer des vents pour voir sa carrière décoller. Porte-parole de Manuel Valls lors de la primaire citoyenne de 2017, il tait immédiatement ses critiques à l’encontre du projet de réforme des retraites et contre les ordonnances Macron cassant le Code du travail lorsque Édouard Philippe l’invite à rejoindre son gouvernement. Nommé secrétaire d’État à Bercy le 24 novembre 2017, il s’attelle sans retenue à la conception de la réforme de la fonction publique qui doit répondre à l’idée fixe de Macron de casser « les statuts ».

Dans cette loi adoptée le 6 août 2019, le recours aux contractuels (embauchés hors statut d’agent public) est encouragé pour les trois fonctions publiques. Le texte adapte plusieurs mesures des ordonnances Macron dans le public : les « contrats de chantier » si précaires, la casse des instances de dialogue social et la disparition des CHSCT avec la création d’une instance unique, le comité social d’administration. En cas d’externalisation d’un service, il instaure un « détachement » automatique vers le privé ou l’établissement public reprenant l’activité. Cerise sur le gâteau pour les employeurs publics : la possibilité de rupture conventionnelle est aussi adaptée du privé. Enfin, le ministre s’attaque au temps de travail en l’allongeant à 35 heures effectives, suscitant une mobilisation de plusieurs mois des agents territoriaux, privés des aménagements liés à la pénibilité de leur tâche, ainsi qu’à la résistance de maires communistes.

C’est à ce héraut de la casse des droits des agents publics que revient la mission de conduire trois des réformes emblématiques du second quinquennat : la réforme des retraites avec l’allongement de l’âge légal de départ de 62 ans à 65 ans ; le deuxième étage de la réforme de l’assurance-chômage visant à réduire encore plus l’accès aux droits ; la transformation de Pôle emploi en un « France Travail » non encore identifié. Les travailleurs n’ont donc pas grand-chose de positif à attendre de lui. Même pas un coup de pouce au Smic.

Article L’humanité du 23 mai 2022

Article publié le 25 mai 2022.


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